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Vie pratique

L’habitat partagé

Partagé, groupé, inclusif… les dénominations varient. Mais depuis une dizaine d'années, ce type d'habitat ne cesse de se développer. Une formule qui permet de rompre la solitude des personnes âgées, tout en aidant par exemple les étudiants à trouver un logement.

Quand elle s'est retrouvée seule dans la maison achetée une cinquantaine d'années plus tôt avec son mari, Françoise l'a trouvée bien grande, et bien vide. Habitant à quelques centaines de mètres de la ligne de tram qui dessert l'université de sa ville, elle a vite eu l'idée de louer une chambre à une étudiante. Et depuis quelques semaines, Manon insuffle sa fraîcheur et sa joie de vivre à tout le logement.

Plusieurs formules

Alternative aux autres modes d'hébergement (familial, Ehpad, résidences services seniors) née dans les pays nordiques il y a déjà une cinquantaine d'années, l'habitat partagé peut également se pratiquer à plus grande échelle et prendre d'autres formes.

Il n'est désormais plus rare de voir une demi-douzaine de personnes âgées partager un grand logement où chacun dispose de sa chambre et d'un accès à des espaces communs à tous les colocataires : salle commune, jardin…

Les jeunes actifs aussi

À 25 ans, Margaux vient, quant à elle, de quitter Saint-Etienne pour Marseille. Dans un cas comme dans l'autre, elle n'a pas imaginé vivre autrement qu'en colocation. « Nous avons chacun notre chambre et notre salle d'eau privative, et nous partageons cuisine et espace de vie commun. Diviser le loyer nous permet de vivre dans un logement plus spacieux, avec une belle terrasse. Et c'est tellement plus sympa que de se retrouver seule dans un appartement exigu ! »

La formule est d'autant plus intéressante que les jeunes actifs nouvellement entrés sur le marché de l'emploi comptent parmi les premières victimes du resserrement des conditions de crédit et des difficultés qui en résultent quand il s'agit d'obtenir un prêt pour financer un premier achat immobilier.

photo d'une colocation autour d'une table pour le petit-déjeuner

Un peu de souplesse

Comme toute vie communautaire, l'habitat groupé demande bien sûr un minimum d'ouverture d'esprit, de tolérance et de patience pour que la vie quotidienne ne tourne pas à l'affrontement permanent quand il s'agira de savoir à qui il revient de descendre les poubelles ou de décider de ce que l'on va regarder à la télévision. 

Mais rien n'interdit aux colocataires, et c'est même conseillé de rédiger une charte du bien-vivre ensemble qui définira les règles susceptibles d'aplanir les difficultés. Et les avantages sont si nombreux : sécurité, convivialité, entraide, rupture de l'isolement, renforcement du lien social, partage du loyer et des charges… qu'ils méritent bien de faire preuve d'un peu de souplesse.

Colocation : quelques principes de base

Location par plusieurs locataires d'un même logement devenant leur résidence principale, la colocation peut prendre la forme d'un bail unique signé par les tous colocataires, ou d'autant de contrats de location qu'il y a de colocataires. 

Le bail diffèrera également selon que le bien est loué vide ou meublé. Dans le cas le plus fréquent, celui du bail unique, le logement doit avoir une surface minimale de 16 m² pour deux colocataires, auxquels s'ajoutent 9 m² pour chaque colocataire supplémentaire. 

Chacun des colocataires doit signer l'état des lieux d'entrée et payer sa part de loyer et de charges locatives au propriétaire. Pour se protéger des risques d'impayés, celui-ci peut inclure une clause de solidarité dans le bail : chaque colocataire et son éventuelle caution s'engagent alors à payer la part des autres colocataires s'ils venaient à faire défaut.
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