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Récupérer l’eau de pluie

Les précipitations de ces dernières semaines n'ont pas suffi à reconstituer les nappes phréatiques et la sécheresse menace dans de nombreux départements. Certaines préfectures ont déjà pris des arrêtés limitant la consommation d'eau, d'autres s'apprêtent à le faire. Installer des récupérateurs d'eau de pluie est donc, plus que jamais, une bonne idée. 

Le principe est simple : la pluie qui tombe sur le toit de la maison est canalisée par les gouttières, qui sont directement reliées à la cuve grâce à un collecteur d'eau. L'eau récupérée doit avoir uniquement ruisselé sur une toiture qui n'est pas accessible, si ce n'est pour assurer son entretien et sa maintenance, et exempte de toute présence d'amiante ou de plomb. Aucun produit antigel ne doit être utilisé dans la cuve de stockage. 

Des usages précis avec l'eau de pluie récupérée

L'eau ainsi collectée peut être utilisée sans restriction pour des usages externes, comme l'arrosage des espaces verts, le lavage des voitures ou le remplissage des piscines. 

À l'intérieur, la réglementation permet de se servir de l'eau de pluie pour les chasses d'eau, le nettoyage et pour laver le linge. Encore faut-il, pour ce dernier usage, être équipé d'un système d'assainissement adapté (voir section Quelques précisions réglementaires). 

Pas question, en revanche, de l'utiliser pour s'alimenter ou se laver. L'eau stockée en cuve ne peut, en effet, être considérée comme potable dans la mesure où elle présente une contamination microbiologique et chimique supérieure aux limites de qualité retenues pour l'eau potable distribuée par le réseau public.

Connaître ses besoins

Le volume d'eau récupérable est très facile à calculer : il suffit de multiplier la surface au sol de votre maison par la pluviosité (en mètre) de l'endroit où vous habitez. Soustrayez ensuite 10 % du résultat obtenu pour tenir compte des pertes dues à l'évaporation. Par exemple, si votre maison fait 100 m² et qu'il tombe environ 0,65 m de pluie dans votre région chaque année, vous pourrez récupérer 58,5 m³ d'eau : 100 × 0,65 = 65 m³ – 10 % = 58,5 m³.

Pour estimer vos besoins, sachez que l'arrosage d'un jardin ou d'un potager de moins de 50 m² demande 150 à 500 litres. Pour une surface de 100 m², il faudra de 500 à 1500 litres. Entre 1 500 et 3 000 litres seront nécessaires pour arroser le jardin et laver la voiture. Si vous souhaitez en plus remplir un bassin, comptez entre 3 000 et 5 000 litres ; entre 6 000 et 9 000 litres si vous désirez ajouter des usages domestiques.

Toutes formes et toutes tailles pour le récupérateur d'eau de pluie

Il existe une grande variété de récupérateurs d'eau, avec des litrages différents selon les besoins : la contenance des cuves extérieures varie de 200 à 2000 litres selon le modèle ; celle des cuves enterrées peut aller jusqu'à 10 000 litres (10 m³). Dans ce dernier cas, il faudra prévoir une pompe pour assurer l'acheminement de l'eau.

Dans tous les cas, veillez à placer une grille de protection sur vos gouttières afin d'éviter l'introduction de feuilles ou d'insectes dans les descentes reliées au récupérateur. Enfin, pensez à nettoyer les gouttières deux fois par an.

Prévoyez également l'installation d'un trop-plein au cas où votre cuve soit pleine. La plupart des cuves en sont munies, ce qui permet alors de relier le trop-plein au réseau d'eaux pluviales. Enfin, de nombreux collecteurs sont munis d'un système de trop-plein, ou alors, d'un interrupteur manuel pour empêcher le remplissage de la cuve.

Exemple d'un grand récupérateur d'eau de pluie Exemple d'un long récupérateur d'eau de pluie rectangulaire

Quelques précisions réglementaires

Pour que personne ne risque de s'intoxiquer en buvant de l'eau non potable et que le circuit collectif ne puisse être contaminé à l'occasion d'une chute de pression, l'utilisation de l'eau de pluie à l'intérieur du domicile impose la création d'un réseau spécifique, distinct du réseau public de distribution d'eau potable. La présence de robinets distribuant des eaux de qualité différentes est interdite dans une même pièce, sauf dans les caves, sous-sols et autres pièces annexes. La mention « eau non potable » doit figurer à proximité des robinets de soutirage ou des dispositifs d'évacuation. La plaque de signalisation doit être accompagnée d'un pictogramme explicite.

Par ailleurs, les eaux de pluie utilisées dans les bâtiments et rejetées dans les égouts sont soumises à la taxe d'assainissement. Tout propriétaire d'installation distribuant de l'eau de pluie à l'intérieur d'un bâtiment doit donc le déclarer en mairie et respecter des obligations d'entretien. Deux fois par an, il doit notamment vérifier la propreté des équipements de récupération et l'existence de la signalisation adéquate. Tous les ans, il nettoie les filtres, vidange, nettoie et désinfecte la cuve de stockage, manœuvre les vannes et les robinets de soutirage. Enfin, il établit et tient à jour un carnet sanitaire comprenant, en particulier, le nom et l'adresse de la personne ou de la société chargée de l'entretien, une fiche de mise en service, le plan des installations, la date des vérifications et le relevé mensuel des index des systèmes d'évaluation des volumes d'eau de pluie utilisés à l'intérieur des bâtiments.
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